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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 10:20

Passer de 37 ans ½  à 40 ans de cotisation pour les régimes spéciaux, les Français soutiennent majoritairement cette réforme « d’équité » (entre 59 et 65% selon les sondages). Et hormis l’extrême gauche comme le syndicat Sud ou le PC, à bien entendre les déclarations, les autres syndicats se sont fait une raison. Alors pourquoi faut-il en passer par cette grève qui sera dure ?

Tout simplement parce que les relations entre l’Etat et les partenaires sociaux ne se sont pas modernisés, que la culture de l’affrontement est encore privilégiée face à celle du compromis, que l’Etat reste omniprésent au lieu de laisser le dialogue social s’épanouir et enfin par la peur pour les syndicats traditionnels de se laisser déborder par la base et l’extrême gauche.

D’un côté, le chef de l’Etat et le gouvernement veulent montrer qu’ils ne reculeront pas contrairement à leurs prédécesseurs et que la rupture, c’est cela aussi. Mais également de pouvoir entamer les vraies discussions de fond sur le financement des retraites en 2008 dans les meilleures conditions possibles avec des régimes  de retraite unifiés sur la durée de cotisation.
 

De l’autre les syndicats, dont le front est artificiellement uni pour ce conflit, mais qui veulent peser à travers sur d’autres revendications et se projettent également dans l’avenir. En effet, le gouvernement a ouvert de multiples dossiers qui touchent le monde du travail sans oublier la question du pouvoir d’achat et des salaires dont le candidat Sarkozy s’était fait l’ardent défenseur. Les syndicats entendent dès lors lier l’ensemble de ces questions. Mais ils pensent aussi à l’avenir notamment sur « la démocratie sociale », c'est-à-dire leur représentativité, la modernisation du dialogue entre partenaires sociaux et une responsabilité accrue (car une moindre présence de l’Etat) dans les décisions à prendre vis-à-vis des salariés. Et donc chaque syndicat de salariés ne veut pas apparaître comme plus faible que les autres vis-à-vis de l’Etat et du patronat.

Comment va se terminer ce conflit ? A ce jour, je me garderai bien de tout pronostic car le contexte est totalement différent de 1995, même si certains syndicats rêvent d’un 3ème tour social ou espèrent une extension du conflit pour en faire une grève « par procuration » pour le privé. Le gouvernement ne peut pas céder sur le socle de base de cette réforme, qui est devenu un symbole, car cela fermerait définitivement la porte à toutes les autres réformes si nécessaires à
la France.
 

Reste une grande marge de manœuvre dans les modalités et dans la méthode. Je souhaite simplement que dans ces domaines chacun fasse preuve, le moment venu, de responsabilité, pense aux usagers, au droit au travail et que d’ici là, les accents « guerriers » que l’on peut parfois entendre ici ou là dans les deux camps, cessent. Personne n’a à y gagner.

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