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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 14:26

Le Congrès de Versailles

 

Il ne restera dans les annales de la République uniquement le fait qu’un Président se soit exprimé pour la première fois devant les parlementaires depuis 1873. La révision de la Constitution l’a voulu ainsi et c’est très bien. J’ai connu l’époque où nous écoutions debout un message du Président et sans vote. Que c’était ridicule et quel dédain du Parlement!!

Certaines âmes chagrines ont critiqué le fait que le Château de Versailles ait abrité l’évènement. Désolé mais c’est le lieu habituel du Congrès. Et puis n’abrite-t-il pas la salle du Jeu de Paume haut lieu de la Révolution Française ?  Faut-il donc renier notre histoire pour satisfaire les « chouineurs » professionnels ?

 

Mais en voyant le Premier Ministre, assis, écoutant sagement comme n’importe quel parlementaire, je pense aussi que nos institutions devront encore évoluer vers un vrai régime présidentiel. Depuis 1962 avec l’élection du Président au suffrage universel qui en portait les germes, puis le quinquennat en 2002 complété par le calendrier des législatives qui suivent désormais les présidentielles, il est évident que nous sommes encore au milieu du gué.

Alors, à quand la suppression du poste de Premier Ministre remplacé par un Vice Président  et l’interdiction de la dissolution du Parlement par le Président ?

 

Le nouveau gouvernement

 

Les départs de Rachida Dati et Michel Barnier pour le Parlement européen n’ont finalement abouti qu’à un jeu de chaises musicales, certes plus important que prévu, mais sans signification politique. Les ministres « d’ouverture » restent à leur poste et la nomination de Frédéric Mitterrand à la culture est  un coup purement « médiatique ». Néanmoins l’association du nom de Mitterrand à un gouvernement de droite a dû faire frissonner dans quelques chaumières de gauche. Et comme on ne peut que saluer la qualité professionnelle de l’homme…


Seul point qui m’est incompréhensible, ce fût la nomination de Pierre Lellouche aux Affaires Européennes. Je me demande comment ce pro-américain engagé, ayant la double nationalité franco-israëlienne et  inconditionnel de l’entrée de la Turquie dans l’Europe va gérer sa position contradictoire avec celle du Président. En contre-partie, il peut être un élément intéressant vis-à-vis des pays de l’ex-Europe de l’Est. Attendons..

J’ai enfin regretté que le Nouveau Centre ait un Ministre de moins (André Santini) dans le cadre de l’équilibre de la majorité. Cela sera probablement rectifié prochainement.


Il faudra donc attendre les élections régionales pour un vrai remaniement.
 

La motion de censure du PS

 

Faute d’avoir voulu s’exprimer lors du Congrès (voir mon article précédent), le PS a une fois de plus été à côté de la plaque politiquement, en terme de timing et donc parfaitement inaudible. Qui s’intéresse encore à ce genre de procédure en cette période ? Et quelle idée d’avoir choisi Laurent Fabius pour défendre cette motion. Certes, l’homme est un orateur brillant mais il représente maintenant la partie la plus archaïque du PS et le Premier Ministre n’a pas eu à forcer son talent pour le contrer. 

Un mois après, qui se souvient ?

 

 

L’emprunt

 

Une bonne idée ou une fausse bonne idée ? Annoncé par le Président lors du Congrès, il fait l'oeuvre de toutes les convoitises ministérielles. J’avoue être perplexe tant je crains qu’une partie même minime de cet emprunt ne soit affecté à des dépenses de fonctionnement et non d’investissement. La France est déjà tellement endettée qu’il serait calamiteux d’aggraver la situation par des dépenses dont on ne soit sûr qu’elles seront bénéfiques à moyen ou long terme pour l’économie et la croissance. Le début de cacophonie au sein du gouvernement sur le sujet n’a certainement pas contribué à éclaircir les options à prendre. Attendons donc le rapport d’Alain Juppé et Michel Rocard. En attendant, la réduction des dépenses publiques (Etat, Collectivités Locales, Hôpital) doit être poursuivie.

Le niveau de la dette sera à mon avis, un des enjeux majeur de 2012.

 

Un nouveau Sarkozy ?

 

Un nouveau Sarkozy est-il arrivé ? Le Président a essayé de le faire croire à travers son interview dans le Nouvel Observateur. Aura-t-il réussi auprès de l’opinion française ? Reconnaissance de certaines erreurs en début de mandat dans sa gestion personnelle de la fonction (j’avais souligné cette question en son temps sur ce blog), crise financière, réalités internationales et donc diplomatiques, bref un certain nombre d’engagements ont disparu face à la cruauté des évènements. Reniement des promesses pour les uns, pragmatisme pour les autres, je me rangerai volontiers dans cette catégorie tant j’ai eu l’occasion, à l échelle locale ou lors d’un vote à l’assemblée, d’avoir été confronté à ces situations où il vous faut choisir entre vos convictions et l’intérêt général.

Ce qui est certain, c’est qu’une fonction change profondément celui ou celle qui l’exerce. Nicolas Sarkozy ne pouvait donc y échapper.

 

Un PS "passéiste"... Aubry face à Valls, Dray et les autres

On ne peut qu'être fasciné par la capacité d'auto-destruction du PS et ce n'est pas une bonne nouvelle pour la démocratie sauf si cela aboutit à une reconstruction. Martine Aubry en prend-elle le chemin? Les réactions de Manuel Valls, de Julien Dray, d'Arnaud Montebourg et de quelques apparatchiks de moindre importance laissent à penser le contraire. Même certains grands élus comme le Maire de Lyon, Gérard Collomb appellent à un changement profond. En parallèle, Bertrand Delanoé joue un double jeu à la fois "personnel et collectif", Ségolène Royal reste silencieuse du haut de sa présidence du Poitou et enfin DSK avance ses pions  à travers ses relais internes comme Cambadélis.

Face à ces turpitudes, depuis sa nomination, Martine Aubry a commis de mon point de vue nombres d'erreurs: refus d'un large rassemblement au lendemain d'un Congrès de Reims dévastateur, report à l'automne d'un Congrès qui se voudrait réformateur et qui se déroulera à 4 mois des régionales, mauvaise stratégie et donc fiasco aux élections européennes digne de la présidentielle de 2002 sans la moindre leçon tirée, motion de censure à contretemps, lettre incendiaire à Manuel Valls (elle aurait voulou faire sa promotion qu'elle ne pouvait mieux s'y prendre); quand de plus les militants lui reprochent d'être inexistante sur le terrain et auprès des fédérations, je comprends que l'électorat socialiste est en plein désarroi.

Et ce ne sont pas les revers électoraux à Perpignan ou à Aix avec une stratégie d'alliance purement politicienne sans réel projet qui va arranger les choses.

Après les vacances, quelle rentrée ?

La majorité aurait tort de s’endormir sur les lauriers d’une gauche laminée et d’un modem affaibli. La crise est toujours là même si les économistes commencent à retrouver un peu d’optimisme. Il y a toujours un décalage notoire entre activité économique et sa répercussion sur le chômage. La rentrée s’annonce donc difficile avec la concrétisation des plans de licenciements déjà annoncés et l’arrivée des jeunes sur le marché du travail. Comment les syndicats, devenus interlocuteurs privilégiés du gouvernement faute d’opposition politique, vont-ils l’aborder et notamment dans les milieux scolaires et universitaires ? 

Aujourd’hui, je suis bien incapable d’un pronostic. Ce qui est sûr c’est que la pédagogie et le dialogue social  resteront donc fortement d’actualité pour aborder cette rentrée le plus sereinement possible. La France ne peut se permettre une grave crise sociale qui compromettrait la reprise économique. Les syndicats ont fait preuve de beaucoup de responsabilité jusqu’à ce jour, au point que cela leur est reproché parfois par les plus extrêmes.

Espérons qu’ils continueront à avoir le même état d’esprit malgré « le grain à moudre » qui est pratiquement inexistant.

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